Deux nouveaux clowns de notre association, Bergamotte et Babelutte, ont suivi au CHL (Centre Hospitalier de Luxembourg) une formation sur l’hygiène. Une infirmière, spécialisée en hygiène hospitalière, les attendait pour parler de l’importance de l’hygiène dans leur travail. Avec un large sourire, elle les accueille et leur dit : « Votre métier est beau, mais il faut apprendre à ne pas inviter les microbes à la fête ! ».
Tout a commencé par cette parole d’or : « Regardons nos mains ».

Bergamotte et Babelutte comprennent que pour assurer des moments doux et des sourires en toute bienveillance et sécurité il y a des gestes essentiels à automatiser pour préserver la santé des personnes que rencontrées à l’hôpital.
Nos mains sont mouvements et générosité, elles ouvrent les portes, attrapent des bulles d’émotion… et parfois, sans le vouloir, transportent des passagers invisibles non désirables.
Bergamotte et Babelutte regardent leurs mains. Elles semblent propres, mais rapidement grâce à une boite un peu magique, elles voient avec étonnement de petites taches rouges minuscules.
« Ces petites bêtes adorent voyager ! Sur vos doigts, elles passent d’un objet à un autre, d’un nez rouge à un lit de malade, d’une main à une autre main à grande vitesse et sans bruit. Elles transportent les maladies, les infections »

Et très vite l’infirmière leur apprend le rituel magique, barrière de cette transmission : le lavage des mains, seule arme contre ces petites créatures réelles.
Paume contre paume, doigts entrelacés, pouces tournoyants, ongles frottés dans la paume et poignets entourés : Des mouvements précis qui lavent et sécurisent. Et les mains sont propres.

Avec le gel magique, les microbes disparaissent en un clin d’œil. Les clowns hochent la tête, impressionnés par ce pouvoir invisible et incontournable. Et dans leur tête d’autres questions virevoltent :
« Et les masques et les blouses protectrices », demande Bergamotte, « A quoi servent-elles ? »
L’infirmière, enchantée par cette question, poursuivit :
« Certains microbes voyagent dans l’air. Le masque, la blouse et les gants sont vos armures. Ils vous protègent et protègent ceux que vous allez rencontrer »
Lentement, Bergamote et Babelutte enfilent la blouse, les gants, le masque, dans le bon ordre.
Sur leur masque, le nez rouge est bien en place. Il tremble un peu quand elles respirent, mais il tient bon.
L’enfant sourit, un peu surpris : deux silhouettes masquées, mais avec un nez rouge, le temps d’un sourire et d’une chanson.
Et les panneaux « patient isolé », que veulent-ils dire ?
« Ce panneau informe que c’est la chambre d’un enfant plus fragile. Il est comme dans une bulle suspendue. C’est un passage entre le dehors et le dedans. Parfois, c’est pour le protéger du monde extérieur. Parfois, c’est pour protéger les autres de ses microbes à lui. »
Parfois, les clowns doivent rester derrière la vitre, offrant un coucou, un mime, une danse du regard. Ils apprennent à rire avec les yeux, à toucher sans toucher.
Les clowns écoutent avec attention. Ils comprennent que même les plus beaux sourires doivent parfois s’offrir à distance, pour mieux protéger le patient.
Merci pour ce moment de formation, simple mais si essentiel :
« On doit rendre le rire contagieux, tout en se protégeant des microbes »





